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Des études antérieures ont révélé que la couleur des frites obtenues à partir de pommes de terre (Solanum tuberosum L.) entreposées peut être affectée par une interaction entre les concentrations élevées de CO2 (2 kPa) et d’éthylène (0,5 µL·L-1) provenant de sources diverses. Nous avons réalisé deux essais consécutifs, durant chacune des saisons d’entreposage 2006 et 2007, afin d’étudier les effets de diverses concentrations des deux gaz. Chaque année, nous avons exposé des tubercules de ‘Russet Burbank’ à 0, 0,5, 1,0 ou 2,0 kPa de CO2 ainsi qu’à 0, 0,25 ou 0,5 µL·L-1 d’éthylène, selon un plan factoriel, durant 9 semaines. Les essais ayant débuté en janvier 2006 et en janvier 2007 visaient des tubercules dormants, tandis que ceux ayant débuté en avril 2006 et en avril 2007 visaient des tubercules non dormants. Nous avons évalué la couleur des frites obtenues avec des tubercules prélevés au début de chaque essai puis à intervalles de 3 semaines. Dans le cadre de tous les essais, les tubercules exposés aux diverses concentrations de CO2 mais non exposées à l’éthylène ont donné des frites de la même couleur que dans le cas des tubercules témoins non traités. Inversement, lorsque les tubercules étaient exposés uniquement à l’éthylène, les frites étaient plus foncées que celles issues des tubercules témoins, l’écart étant de 7 à 22 unités Agtron de pourcentage de réflectance. Dans le cas des tubercules non dormants, la couleur plus foncée associée à l’exposition à l’éthylène dépendait de la dose, conformément aux recherches antérieures, et les tubercules exposés à la fois au CO2 et à l’éthylène ont réagi aux deux gaz, également en fonction de la dose : la couleur des frites était plus foncée si on augmentait la dose de l’un ou l’autre gaz. Dans le cas des tubercules dormants, la réaction à la dose d’éthylène ainsi que l’interaction entre éthylène et CO2 n’étaient pas significatives. Dans le cas des tubercules dormants et non dormants, la couleur la plus foncée a été obtenue après exposition aux concentrations maximales des deux gaz. C’est la première fois qu’on signale une réaction de la couleur des frites à la dose de CO2 en présence d’éthylène.
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