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Le conflit s’apaise momentanément au cours de la guerre de la Succession d’Autriche, notamment après la prise de Louisbourg, mais il se ranime après 1750, quand les principaux protagonistes reviennent à l’île Royale. Cette fois Maillard a d’autant moins de scrupule à se montrer sévère qu’il a maintenant un protecteur en la personne de l’abbé de l’Isle-Dieu. En effet, ce dernier a reçu de nombreuses plaintes sur les irrégularités canoniques et sur les écarts de conduite des religieux et il ne songe rien moins qu’à les remplacer, car, prétend-il, « six prêtres séculiers feroient plus d’ouvrage que neuf récollets ». En 1751, il prend quand même l’initiative d’envoyer à Maillard la bulle du Jubilé de Benoît XIV ainsi que des instructions qui ne laissent aucun doute sur le cas qu’il fait de l’autorité des récollets. L’année suivante, Maillard organise solennellement la célébration de l’Année Sainte par des cérémonies, des prédications et des processions, et affirme ainsi son autorité sur tout le clergé de l’île Royale. En 1754, Mgr de Pontbriand le confirme dans ses fonctions de grand vicaire, fonctions qu’il est désormais seul à exercer. II lui envoie également une commission particulière pour soumettre de force les religieux à sa juridiction. Cette solution témoigne autant du prestige de l’abbé Maillard à Louisbourg que de l’influence que prend l’abbé de l’Isle-Dieu dans la direction des affaires de l’Église du Canada.
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