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Vaudreuil et Bégon, dans une lettre datée du 8 octobre 1721, expliquent que, le printemps précédent, Rale, craignant qu’un nombre croissant d’Indiens ne tombent sous l’influence des Anglais, avait voulu s’assurer que « le parti des Sauvages bien intentionné fut le plus nombreux » aux pourparlers que les Anglais projetaient de tenir dans un avenir rapproché avec les Abénaquis. Dans ce but, il envoya à Québec six Indiens qui avaient pour mission d’inviter les Abénaquis du Canada et les Hurons de Lorette à se rendre à la conférence. Les émissaires réussirent à recruter assez d’Indiens aux missions de Saint-François, Bécancour et Jeune-Lorette (Loretteville) pour remplir plusieurs canots. Le père de La Chasse, qui fut délégué pour accompagner les Indiens à Narantsouak, en recruta encore une centaine dans d’autres missions d’Acadie. Plus de 250 Indiens accompagnés par les pères de La Chasse et Rale, qui tous deux appuyaient leur cause, arrivèrent aux pourparlers qui eurent lieu entre Anglais et Indiens à Georgetown à l’île Arrowsic le 28 juillet 1721. Ils présentèrent une lettre adressée à Shute dans laquelle ils demandaient que les Anglais se retirent de leurs terres. On fit porter la lettre au gouverneur.
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