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. Peu de temps après avoir accepté la commande, la première idée qui me vint à l'esprit fut de faire débouler le saxophone à une vitesse folle avec une forte dose d'énergie rythmique. Les trois parties reviendraient pour clore la composition. J'avais prévu ensuite d’insérer divers épisodes contenant quatre cadences pour le saxophone suivies d'une cinquième cadence pour l'orchestre à cordes. La tâche la plus difficile fut de déterminer le rôle à donner à l'orchestre à cordes. J'avais décidé de le mettre en interaction avec le soliste – dans une sorte de dialogue qui ne reposerait pas sur un élément thématique similaire, mais sur des contrastes et même sur des oppositions, afin d'augmenter le niveau d'énergie. En conséquence, certains passages sont dirigés, alors que d'autres actions sont déclenchées au signal du chef d'orchestre. Le saxophone donne lui-même un signal sous la forme d'une figure spéciale, à la fin de ses cadences, pour suspendre l'orchestre. Tout au long des quinze épisodes du long mouvement continu, le saxophone utilise une large palette d'inflexions de jazz et de couleurs timbriques. »
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