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Il suffit de penser au cas du poisson de fond et aux limites imposées au niveau des prises accessoires. S'ils pouvaient compter sur un programme de surveillance en mer leur permettant de comptabiliser avec précision la mortalité totale, mais sans responsabilité individuelle et sans incitatifs, les pêcheurs s'efforceraient de prendre le plus de poisson possible dans une zone avant d'avoir atteint le TAC des prises accessoires les plus limitatrices. Au moment d'atteindre le TAC des prises accessoires, les gestionnaires de la pêcherie devraient alors fermer la zone à tout chalutage du poisson de fond, même si on n'a pas encore atteint les TAC des autres espèces de poisson de fond. Par exemple, le TAC pour la morue charbonnière à la grandeur de la côte est présentement de 328 tonnes. La morue charbonnière est une prise accessoire fréquente, lorsqu'on pêche d'autres espèces de poisson de fond (en particulier le sébaste et le poisson plat en eaux profondes). Craignant qu'on n'atteigne le TAC pour la morue charbonnière avant la fin de la saison, les pêcheurs seraient fortement incités à rejoindre les fonds pour ainsi maximiser leurs prises tout en étant peu intéressés à réduire leurs prises accessoires de morue charbonnière. Le résultat aurait été prévisible. On aurait tôt fait d'atteindre le TAC de morue charbonnière (en tant que prise accessoire) et on aurait fermé la pêcherie, avant même d'avoir pris des parts considérables du TAC des autres poissons de fond. On aurait mal desservi les marchés (approvisionnement non uniforme, faible qualité, saturation au niveau de l'approvisionnement), on ne maximiserait pas la valeur des prises disponibles et la viabilité économique de la pêcherie s'en trouverait compromise.
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