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La réaction féministe la plus ferme face au fascisme et surtout au national-socialisme est celle de la LIFPL, seule à tenir un discours à la fois féministe et antifasciste. Elle dénonce ouvertement le caractère antiféministe de cette idéologie et les menaces qu’elle fait peser sur l’ensemble des sociétés. Sa section française, avec à sa tête Gabrielle Duchêne (1870-1954), joue un rôle crucial dans la création en 1934 à Paris du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, sous l’égide communiste, mais réunissant des femmes d’origines diverses en une lutte commune. Sa section française atteint les 200 000 adhérentes, devançant en nombre les sections belge, suisse, espagnole et anglaise. Ce comité participe aux actions de soutien aux exilés italiens et allemands, à la dénonciation de la barbarie nazie ou à la mise en garde contre la montée du fascisme en Espagne. Or son dynamisme cache la crise qui agite les féministes, même à l’intérieur de la LIFPL, divisées entre « pacifistes doctrinaires » et « pacifistes réalistes », ces dernières étant plus attirées par le combat antifasciste que par une défense du pacifisme intégral.
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