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L’ajout d’effluents à l'eau d'irrigation pourrait réduire la quantité d'eau potable nécessaire à l'irrigation et favoriser un recyclage des éléments nutritifs, mais la salinité qui en résulte pourrait exiger d’autres amendements. Dans le cadre d'une expérience en phytotron, nous avons semé du blé d'hiver dans un sol témoin et dans un sol amendé avec l'équivalent de 15 tonnes sèches par hectare de gypse ou de cendre de bois. Nous avons irrigué la culture à raison de 6 mm par jour, en utilisant soit de l’eau distillée, soit des effluents provenant d’une usine de papier kraft (UPK), soit des boues activées (BA), soit l’un ou l’autre de trois mélanges UPK-BA, dont deux étaient dilués avec respectivement 25 et 50 % d’eau distillée. L'objectif était d'évaluer l'effet de ces traitements sur l'absorption des éléments nutritifs, sur la biomasse et sur la concentration d'ions solubles dans le sol. L’ajout d’effluents a fait augmenter la biomasse du blé de jusqu'à 70 % dans le cas du sol témoin, de 97 % dans le cas du sol amendé au gypse et de 140 % dans le cas du sol amendé à la cendre de bois. L’ajout d’effluents a également accru la concentration de Na, de Ca et de SO4 solubles. Cependant, seuls les sols amendés au gypse (sauf s’ils étaient irrigués aux boues activées) présentaient un taux d'adsorption du sodium inférieur (de 0,7 à 3 unités) à celui du sol témoin. L’ajout du mélange d’effluents dilué au plus faible taux, combiné à un amendement au gypse, pourrait procurer une eau supplémentaire aux cultures tout en maintenant une conductivité électrique modérée et un taux d'adsorption du sodium inférieur au seuil de tolérance de la plupart des cultures.
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