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Dans le cadre des programmes de lutte biologique, on devrait pouvoir manipuler les agents de lutte durant l’évaluation de leur gamme d’hôtes de manière à abaisser leur seuil d’acceptation de l’hôte. De cette façon, toute espèce non ciblée susceptible d’être attaquée sur le terrain le serait également en laboratoire et serait dès lors considérée comme un hôte potentiel. La difficulté consiste à savoir comment inciter les agents de lutte à exprimer la plus grande gamme d’hôtes possible durant les essais. Dans le cadre de cette étude, nous avons évalué les effets de la variation de l’état du parasitoïde Diadromus pulchellus Wesmael (Hymenoptera: Ichneumonidae) (statut reproducteur, état nutritionnel, âge, expérience de l’hôte) et des conditions expérimentales (compétition, dimensions de l’enceinte expérimentale, présence de feuilles de poireau endommagées par l’hôte) sur son degré d’exploitation de l’hôte. Nous avons d’abord vérifié si l’activité de ponte du parasitoïde chez son hôte habituel, la teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella (Zeller) (Lepidoptera: Acrolepiidae)), était affectée par chacun des sept facteurs susmentionnés. Nous avons évalué indépendamment l’effet éventuel de chaque facteur sur le nombre de parasitoïdes produits et la mortalité de l’hôte. L’expérience préalable de l’hôte s’est traduite par une très légère hausse du degré d’exploitation de l’hôte, tandis que la compétition a entraîné une diminution per capita du degré d’exploitation. En revanche, le statut reproducteur, les dimensions de l’enceinte expérimentale et la présence de feuilles de poireau endommagées par l’hôte n’ont eu aucune effet mesurable sur le degré d’exploitation de l’hôte. Enfin, contrairement aux attentes, l’âge du parasitoide et son état nutritionnel ont eu un effet marqué sur le degré d’exploitation de l’hôte, ce paramètre étant plus marqué chez les individus plus jeunes et chez ceux ayant eu accès à un apport de nourriture sucrée que chez les individus plus âgés ou n’ayant pas eu accès à un apport de nourriture sucrée. Nos résultats soulignent l’importance de bien comprendre la biologie reproductrice des espèces en cause et les interactions hôte-parasitoïde pour être en mesure de préciser de façon fiable les états favorisant la ponte chez le parasitoïde.
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