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Vingt-cinq ans après l’exposition consacrée à l’homme et à ses réalisations, le Pavillon de l’Arsenal propose de relire cet héritage haussmannien au contour flou mais à l’identité claire. « Paris Haussmann » explore ce paysage homogène et polymorphe construit par dérivation ou transformation d’une forme antérieure mais aussi inscrit dans un processus plus long, capable de muter et d’évoluer. L’étude part du trait pour aplatir l’histoire. Elle compte plutôt qu’elle ne raconte. Détachée de la chronologie des actes ou de la paternité des faits, elle s’éloigne aussi des manuscrits, mémoires, chronologies, plans d’archives, gravures, tableaux et premières photographies sur plaques de verre pour tenter de cartographier, mesurer et quantifier notre urbanité, telle que nous l’appréhendons. Elle dessine les pleins, dimensionne les vides et préfère la masse à l’anecdote. Elle libère ainsi l’architecture de son contenu, de sa fonction initiale, comme elle s’est souvent libérée elle-même au fil du temps. Vidé de sa fonction et contrarié dans ses usages, chaque bâtiment révèle sa nature et, paradoxalement, son identité. Par le dessin, l’étude classe et compare les axes, distingue les espaces publics, organise les îlots, les immeubles au regard de leur géométrie actuelle. Les résultats valident des hypothèses et contredisent des présupposés.
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