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Arrivée à Augusta Praetoria, la Route des Gaules bifurquait: un segment sortait de la Porte Principalis Sinistra et se dirigeait vers l'Alpis Poenina (Grand Saint Bernard), l'autre, de la Porte Decumana, traversait le Valdigne pour atteindre l'Alpis Graia (Petit Saint Bernard). Déjà à l'époque préromaine, quand les Salasses étaient les maîtres incontestés des cols alpins, existait un réseau routier primitif constitué de sentiers. Ce n'est que grâce à Auguste que ces parcours deviendront de véritables routes, desservies par un réseau de mansiones et mutationes. Au début, des deux directrices, seule celle pour l'Alpis, Graia était praticable aux chars. Celle pour l'Alpis Pnina par contre ne le fut seulement qu'à l'époque de Claudius, à la moitié environ du Ier siècle après J.-C. En ce qui concerne la haute Vallée, entre Villeneuve et Avise, de nombreux restes de l'antique route sont encore visibles; à Arvier, Mecosse et Leverogne subsistent des portions de substructions tandis que sous le pont médiéval de Leverogne on aperçoit l'épaule de la rive droite du pont romain. Avant l'agglomération de Runaz sont visibles à mi-pente des restes de substructions en maçonnerie; peu après, au lieudit Pierre Taillée s'est conservée la partie la plus monumentale de la route qui, dans cette partie, présente des substructions cyclopéennes et des coupes dans la roche vive. La route continuait jusqu'au pont de l'Equilivaz, mais à partir de ce point les traces se perdent: le parcours jusqu'à l'Alpis Graia peut donc être reconstruite seulement par hypothèse. Au hameau Faubourg de La Thuile et à Pont-Serrand, il est encore possible de voir les restes de deux ponts romains. Par contre de la route pour l'Alpis Poenina, a subsisté un tronçon d'une soixantaine de mètres taillé dans la roche, visible au "Plan de Jupiter" ainsi que les restes du petit temple et les mansiones romaines.
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