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Les bovins « super-excréteurs », qui excrètent au moins 104 UFC d’E. coli O157:H7 par gramme de matières fécales, accroissent le risque de contamination de la chaîne de production alimentaire et de dissémination de ce microorganisme dans les populations de bovins. Comme la détection des super-excréteurs parmi les populations de bovins est une tâche longue et difficile, nous avons mené une étude dont le but était d’évaluer comment la contamination de la peau des animaux et du plancher des enclos par des super-excréteurs modèles (SEM) intervient dans la transmission d’E. coli O157:H7. Nous avons réparti des bouvillons négatifs à l’égard d’E. coli O157:H7 (n = 48) dans 6 enclos, avec 2 enclos de répétition par traitement. Pour le traitement A, nous avons ensemencé 3 000 g de matières fécales avec 106 UFC/g d’un mélange de 5 souches de bactéries E. coli O157:H7 résistantes à l’acide nalidixique et nous les avons disposées sur le plancher des enclos de façon à simuler des bouses, du jour 0 au jour 4, et du jour 14 au jour 18. Pour le traitement B, nous avons étalé 100 g de matières fécales sur le périnée d’un SEM par enclos, le reste étant disposé en bouses sur le plancher comme pour le traitement A. Le traitement C se distinguait du traitement B en ce que 50 g de matières fécales étaient étalés sur le périnée du bouvillon SEM, et 50 autres grammes, sur la pointe de sa poitrine. Au cours de la période expérimentale de 56 jours, nous avons recueilli des échantillons d’excréments, des écouvillons du périnée (zone de 500 cm2 autour de l’anus), des excréments frais et des échantillons de cordage en manille. Les échantillons de cordage en manille ont donné plus de résultats positifs pour les traitements B et C que pour le traitement A (P= 0,05), et les bouvillons des traitements B et C étaient 1,3 fois plus susceptibles (P= 0,05) d’excréter E. coli O157:H7 dans leurs excréments que ceux du traitement A. Bien que le nombre d’E. coli O157:H7 introduits était le même d’un enclos à l’autre, les résultats indiquent que la contamination de la peau joue un rôle plus important que la contamination du plancher de l’enclos dans la transmission de ce microorganisme aux bovins. Le fait que les bovins du traitement B étaient toujours colonisés par E. coli O157:H7 démontre que le dispositif expérimental utilisé pourrait servir pour d’autres études sur le rôle des super-excréteurs dans la transmission d’E. coli O157:H7.
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